Ressource pédagogique : Forum Nîmois - Charles GIDE - TESTARD - 03 mars 2016

cours / présentation - Date de création : 03-03-2016
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Présentation de: Forum Nîmois - Charles GIDE - TESTARD - 03 mars 2016

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : enseignement supérieur
Durée d'exécution : 1 heure 19 minutes 3 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 394.66 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs.

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 3 mars avril 2016, à l'hôtel ATRIA à Nîmes, Jean-Michel TESTARD, Spécialiste en tapis d’orient. Expert en art oriental Présentation de tapis et de son ouvrage « Appren-tissage ». mise en écriture Sylviane LACROZE Nous accueillons ce soir un nîmois, connu déjà de nombre d’entre nous. Jean Michel Testard. Ceux qui ont fréquenté ses magasins, que ce soit à Aigues Mortes ou à Nîmes, ont peut-être eu comme moi, l’impression d’entrer dans la caverne des quarante voleurs du comte arabe Ali Baba. Un désordre bien ordonné, d’objets divers, tous venants, du Proche Orient à l’Extrême-Orient, Chine ou Mongolie en passant par l’Asie centrale. Meubles, tableaux orientalistes, objets d’art et d’artisanat divers, et, bien entendu tapis et tapisseries. Et puis, il y a, Jean Michel, ton discours sur chaque objet ou presque. Un discours, comment dirais-je ? , abondant, débordant, mais dont on ne se lasse pas tant il est aussi, intéressant.   Parler, finalement, c’est ce qui t’a conduit en Afghanistan, et aussi une de tes raisons d’exister depuis que tu en es revenu ? Pourquoi ? Quelques éléments de biographie vont l’expliquer, même si j’anticipe un peu sur ton livre : « Appren-tissage ». Tu es né en Allemagne  il y a 65 ans. Puis tu as vécu à Valence. Tu n’as pas beaucoup aimé l’école que tu as quittée à 14 ans. Tu as  pris alors un travail d’étalagiste chez un patron tapissier lyonnais, dénommé Michaelov, qui avait un autre ouvrier arménien, Kabadjian. Ces noms-là disaient déjà quelque chose des zones du monde où tu allais ensuite pérégriner. Pas fou l’homme, qui appréciait ton bagout, a pris le prétexte que tu parlais trop avec ton compagnon, pour t’envoyer, en avril 1964 à 16 ans, te former en Afghanistan auprès d'un des réparateurs de tapis auxquels il confiait régulièrement des travaux qui auraient – déjà ! - été hors de prix à faire faire en France. Dans ton livre, tu racontes comment tu es arrivé là-bas, je te cite, « au bout de nulle part, après trois jours d'autocar depuis Kaboul ». Ton nouveau patron, qui allait devenir pour toi un maître en réflexions, fut le vieil Hafiz, 82 ans, aussi doux qu'inflexible, un maître soufi qui, ne te délivra ses enseignements que sur la promesse que tu les retransmettrais. Je le cite à travers toi, "Je vais te dire tout ce que je sais. Je vais te donner tout ce que j'ai. Mais toi, tu diras un jour, tu diras. Promets, promets que tu diras aussi". Tu as juré de le faire, le vieux sage t’a cru et il a eu raison puisqu’à côté de ton commerce, sans discontinuer, et ce soir encore, tu délivres ses messages. De Hafiz, mais aussi de l’Afghanistan en général,  en dehors du froid et d’une vie plus qu’austère, tu as rapporté le langage des tapis, la pensée orientale, les symboles, l'art, un autre rapport au temps, le partage, une certaine philosophie de l'existence dont cette phrase bizarre que tu devras expliciter "la montagne toujours devient colline ». Tu en es revenu en février 1966, donc à 18 ans. Par la suite, toujours pour ton patron lyonnais, tu y es retourné une bonne dizaine de fois. Après 20 ans de tes bons et loyaux services, ce pauvre Monsieur Michaelov, décède, ce qui est malheureusement une issue fréquente. C’est alors que tu t’installes à Aigues Mortes puis Nîmes et que tu y ouvres le commerce que nous connaissons, mais que tu as élargis bien au-delà des tapis et tapisseries sans cesser d’approfondir tes connaissances diverses. C’est pour ce commerce que tu vas encore beaucoup voyager. Plus en Afghanistan, bien sûr, depuis l’invasion soviétique de 1979, puis la talibane en 1989, puis l’américaine de2001, et finalement, aujourd’hui la fausse occupation des deux tiers du territoire par ces mêmes talibans. Quand je dis « invasion » d’ailleurs, en ce qui concerne les talibans, c’est-à-dire les étudiants en religion islamique, ce n’est d’ailleurs pas tout à fait vrai. Car ces talibans sont afghans. Ils ont simplement étendu leur influence dans ce pays, au détriment des pachtouns, et avec l’aide de tribus occupant l’ouest du Pakistan. Les vraies tentatives d’invasion ont été les anglais, pendant près d’un siècle, puis les soviétiques et finalement les américains. Tentatives, car tous ont échoué à s’établir dans le pays. Pays éminemment rebelle, aux nombreuses tribus, très difficile à unir, plus encore à dominer. Y-a-t-il un lien entre les motifs tapissiers dont tu vas nous parler, et cette allergie à toute intrusion étrangère ? Pour ton activité marchande, et culturelle , ensuite, puisque les deux  chez toi sont liés, et pour acquérir ces merveilles que tu nous offre, tu as voyagé ensuite dans tout le Proche orient- je dis bien Proche orient ,et non moyen orient, anglicisme qui s’ignore, et traduction de Middle East qui ne veut rien dire- en Asie centrale, Ouzbékistan, notamment , et jusqu’en Mongolie.  Sur l’origine du tapis, les historiens  se  contredisent. Pour certains,  les tapis les plus anciens découverts jusqu’à présent sont du Vème siècle avant JC, et seraient apparus dans les steppes d’Asie centrale, ou vivaient des populations de campeurs cavaliers. Mais d’autres citent Eschyle qui met dans la bouche de Clytemnestre, accueillant Agamemnon de retour à Troie : Esclaves, que tardez- vous ? Ne vous aie-je point ordonné de couvrir son chemin de tapis pourpre ?  Déjà les tapis rouge pour les officiels ! Or Eschyle écrit au VIème siècle avant Jésus Christ. Donc les tapis existaient déjà. Le plus probable est qu’on les a inventés dès qu’on a inventé le vêtement, et la domestication du cheval. Peut-être sais-tu cela ? Mais poursuivons ta bio ! Pour toi, si j’ai bien compris, la chute du mur a été une petite catastrophe, car la fabrication organisée et contrôlée de tapis dans les pays d’Asie centrale de l’ex – Union soviétique, s’est plus ou moins disloquée. Adieu les manufactures d’Etat où les achats étaient plus simples et la marchandise plus abondante. De même, d’ailleurs, les Russes ont, si j’ai bien compris, plus ou moins occupé commercialement la Mongolie, où tu acquéraient les beaux meubles qu’on ne trouve plus aujourd’hui. Mon conseil désintéressé : précipitez-vous chez Jean Michel Testard, car il n’y en a plus que quelques-uns. Mais j’en viens, pour terminer, à ce que tu appelles le langage des tapis et tapisseries. Tu m’en as donné quelques bribes, dans ton magasin, et d’après ce que j’ai compris, il s’agit d’une forme de proto-écriture, de pré-écriture  symbolique - allez, je vais être pédant une fois encore, une écriture semasiographique, oui, oui, je viens de l’apprendre et il y a même une science, la semasiologie, je vous restitue ici ces découvertes sans aucune pudeur. Le sens est global, à la dois pictogramme et idéogramme. Les documents  auxquels je me suis référé citent comme exemple les signes sur des murs, des poteries, et aussi des tissus, de la peuplade Akan au Ghana. De fait j’ai vu des dessins attribués à ces peuplade, analogues à ceux de tes tapis et tapisseries, qui, j’en suis sûr, peuvent avoir du sens, pourvu qu’on en ait appris le « dictionnaire » de la bouche d’un maître. Tu vas en être le Champollion pour nous ce soir. Je crois aussi t’avoir entendu me dire qu’on trouvait un langage de même sorte chez les amérindiens des plaines ? J’ai dit, tout à l’heure que ton maître était un soufi. En arabe, sa langue d’origine, soufisme signifie  ésotérisme, en général, ce qui est incompréhensible pour les non-initiés.  Le « plus » par rapport à la doctrine officielle, celle que comprend le grand public. Raison pour laquelle, tu qualifie ton « appren-tissage » de chemin initiatique. En espérant que nous allons pouvoir te suivre ce soir, déroules s’il te plait devant nous à la fois tes tapis et ton savoir.

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Mémoire et apprentissage (153.1)
  • Art et artisanat des textiles (746)

Thème(s)

Document(s) annexe(s) - Forum Nîmois - Charles GIDE - TESTARD - 03 mars 2016

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  • Identifiant de la fiche
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    oai:canal-u.fr:20854
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  • Entrepôt d'origine
    Canal-U