Ressource pédagogique : Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 2

cours / présentation - Date de création : 03-06-2016
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Présentation de: Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 2

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français, Anglais
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : enseignement supérieur
Durée d'exécution : 1 heure 31 minutes 33 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 446.41 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. CC BY NC SA

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

LES REACTIONS RELIGIEUSES FACE AUX POLITIQUES RACIALES (contestations , silence,participation ) INTERVANTS : – Raffaella Perin (Université Ca’Foscari Venise)  « Le Saint-Siège face à l’idée de race dans les années 1930 » Même si la revendication du « monogénisme », c'est à dire la croyance en une origine unique de l'homme, créature de Dieu, et par conséquent de l’unité du genre humain, avait été la base pour s'opposer au racisme grandissant en Europe, les problèmes pratiques des bouleversements causés par l'adoption des lois raciales en Allemagne et en Italie contraignent la Curie romaine et quelques personnalités catholiques à l’image de l'ethnologue Wilhelm Schmidt ou du théologien Mario Cordovani à aller plus loin dans l'analyse et à utiliser le langage de la science pour exprimer le point de vue catholique sur la question de la « race ». Quels usages les catholiques faisaient-ils du mot « race » ? Quelle a été la position du pape Pie XI, à l’encontre du racisme d'Etat ? Dans quel terme exact ce dernier condamne-t-il le racisme dans son encyclique Mit brennender Sorge (1937) ? - Olivier Sibre (LABEX EHNE/GSRL)  « L’Église catholique et le ‘‘sain nationalisme japonais’’ » Le concept de « race » a ses méandres religieux et particulièrement catholiques. De fait, l’Eglise suit l’expansion européenne, et les défis du rapport aux cultures locales, mais aussi aux autorités locales coloniales. A ce titre, la situation du Japon émerge de façon singulière. L’Eglise y compte une présence pluri-séculaire, mais extrêmement faible numériquement, la plus faible d’Asie orientale encore aujourd’hui. Pourtant, l’engagement missionnaire et diplomatique est fort dès la redécouverte des chrétientés des environs de Nagasaki dans les années 1860. Le retour catholique après la « fermeture » Tukugawa correspond donc aux réformes de l’ère Meiji et aux transformations complexes et profondes du Japon contemporain. Dans ce cadre, l’idée nationale, le rapport à l’Etat, la constitution d’un « culte national », le problème de l’autorité impériale et le mimétisme colonial japonais voient politiques et idées s’affronter. En politique étrangère le Japon affirme le principe de l’égalité des races (1919), pour liquider définitivement le déclassement et l’inégalité de droit qu’il subit au sein du concert des puissances. Par la suite, considérant que sa mise à l’écart est l’expression d’un racisme anti-japonais, et donc anti-asiatique, le Japon s’autoproclame défenseur des Asiatiques, contre le racisme occidental. Dans ce contexte, l’Eglise catholique, confrontée au racisme, et à l’antisémitisme en Occident semble silencieuse, jusqu’à l’encyclique Mit Brennender Sorge de Pie XI. Dès 1938, le délégué apostolique à Tokyo publie un texte dans lequel il évoque le « sain nationalisme japonais », qu’il distingue du « mythe du sang et de la race », reprenant mot pour mot les termes de l’encyclique à destination des nazis. Or, ce document s’inscrit à la suite d’un long rapport (dubbio) pour la Secrétairerie d’Etat concernant les « rites civils et patriotiques japonais », établissant une analyse complète de la culture, de la société et de la politique au Japon depuis le XVIIIe siècle. La communication s’interroge donc sur la compréhension politico-religieuse de la « race » au Japon, à l’époque du « racisme triomphant », notamment via l’antisémitisme, en Europe. La communication s’attachera à la fois à mettre en lumière les ressorts de l’expertise catholique sur le Japon passé et contemporain, et les transferts éventuels d’analyse et de compréhension entre l’Occident contemporain et l’empire du soleil levant. - Sébastien Carney (Université de Bretagne occidentale/CRBC)   « De la religion contre la race à la religion de la race. Christianisme et nationalisme bretons au début du XXe siècle. » Dans la première partie du XXe siècle, les relations entre race et religion n'ont cessé d'être une préoccupation du nationalisme breton. Dès 1919, une équipe de jeunes gens regroupés autour de la revue Breiz Atao ! se persuade que la Bretagne a perdu la Grande Guerre, et que la participation des Bretons eux-mêmes à l'Union Sacrée témoignerait d'une dégénérescence favorisée par l’oeuvre de francisation menée par l’Église. Dans cette optique, une poignée de militants nationalistes bretons prétend alors régénérer la race en la receltisant au contact des Irlandais, Gallois et Écossais. Mais ces contacts sont infructueux et ils se tournent bientôt vers l'Allemagne. Dans les années 1930, inspirés par le nazisme, quelques idéologues du Parti national breton s'intéressent aux théories nordicistes. Pour ces Bretons, Celtes et Germains font partie d'une grande voûte nordique, rempart de la civilisation en Europe. Mais après 1937 et l'encyclique Mit brennender Sorge, ces idées conduisent quelques militants catholiques à quitter le parti. L'affaire est grave, car ces dissidents privent le parti de leur dynamisme et de leur argent. Aussi doit-on les amadouer pour les faire revenir. Dès lors, les tenants du nordisme - Olier Mordrel surtout - s'efforcent d'établir un « racisme breton » compatible avec le christianisme. Pour convaincre, Mordrel sait qu'il doit recourir à l'appui de catholiques racistes, voire du clergé lui-même. Dans sa revue doctrinale Stur, il étaye son racisme en s'appuyant sur Le règne de la race, ouvrage de l'abbé Gantois, et sur les écrits d'ecclésiastiques allemands. Mais il ne trouve aucun soutien dans le clergé local : tout juste parvient-il à publier la lettre d'un « catholique averti » qui n'est vraisemblablement autre que lui-même. Mordrel ne peut convaincre sans s'attirer les bonnes grâces du milieu religieux dominant en Bretagne. Les efforts qu'il déploie lui valent la réponse globalement favorable de l'abbé Pierre-Jean Nédelec qui, dans la revue que les militants catholiques dissidents viennent de créer, se montre plutôt bienveillant avec le « racisme breton » et entame un dialogue avec Mordrel. Ce dialogue est interrompu par la guerre, qui porte les catholiques dissidents à la tête du Parti national breton, à la place de Mordrel. Soutenus par les Allemands, ils ne peuvent qu'adhérer à leur tour aux théories nordistes, sans toutefois bénéficier, eux non plus, d'un quelconque appui ecclésiastique dans ce domaine. Pour certains, ce n'est donc plus un racisme original qu'il faut proposer à la religion catholique, mais une religion nouvelle à la race nordique. Progressivement, l'activiste radical Célestin Lainé théorise une « foi nordique ». Puisant chez Nietzsche et chez Maître Eckhart, s'inspirant de l'Unabhängige Freikirche, « Église libre indépendante » de Friedrich Hielscher, il élabore un paganisme adapté à la race celte de guerriers dont il rêve. Lainé, autopropulsé druide, créé et dirige un ordre de moine-guerriers, auquel il donne des statuts, une liturgie, des rites. Mais ce paganisme est condamné par le mentor de Célestin Lainé : l'abbé nationaliste Jean-Marie Perrot. Lorsque ce dernier est abattu par la Résistance, la troupe de Lainé se baptise « Unité Perrot », du nom du prêtre-martyr. Pour autant, cette récupération ne signifie pas l'adhésion du clergé breton au racisme païen. Célestin Lainé lui-même sait qui dirige la conscience des Bretons : à l'enterrement de Perrot, le druide et ses hommes organisent une cérémonie funèbre païenne, mais, dans le secret de la sacristie, Lainé s'agenouille et baise l'anneau de Mgr Dupar – Discussion

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Laïcité, relations entre les religions, religions et politique (201.72)

Thème(s)

Intervenants, édition et diffusion

Éditeur(s)

Diffusion

Document(s) annexe(s) - Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 2

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AUTEUR(S)

  • Raffaella PERIN
  • olivier SIBRE
  • Sebastien CARNEY

ÉDITION

Jean René BORELLY

EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    22907
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:22907
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U
  • Date de publication
    03-06-2016