Ressource pédagogique : Croix Rouge Paris 2012 – Le lien familial peut-il se passer d’être « institué » ?

cours / présentation - Date de création : 28-03-2012
Auteur(s) : Irène THERY
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Présentation de: Croix Rouge Paris 2012 – Le lien familial peut-il se passer d’être « institué » ?

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : formation continue, enseignement supérieur, enseignement supérieur
Durée d'exécution : 22 minutes 36 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 91.13 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs.

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

Titre : Croix Rouge Paris 2012 – Le lien familial peut-il se passer d’être « institué » ? Intervenant : Irène THERY (Directrice d'études à l'EHESS, est Sociologue du Droit, spécialiste de la famille, de la parenté et des études de genre. Résumé : Il y a maintenant quarante ans que les premiers signes de transformations profondes du lien familial sont apparus. Ils sont aujourd'hui bien connus : baisse de la nuptialité et de la fécondité, augmentation des couples concubins et des naissances hors mariage,  recomposition du calendrier familial et en particulier report de l'âge de la mère à la première naissance à 30 ans et plus, augmentation des séparations et des divorces et en conséquences multiplication des familles monoparentales et recomposées, augmentation enfin de la proportion des personnes vivant seules et ceci à tous les âges, et enfin plus récemment apparition et augmentation des familles homoparentales. Tous ces changements  témoignent d'une mise en cause profonde du modèle matrimonial traditionnel de la famille, qui l'avait emporté en particulier entre les années 1945 et 1965. On a appelé ce changement le "démariage" pour indiquer que ce n'est plus le mariage qui définit aujourd'hui la famille, car se marier, ne pas se marier ou se démarier est désormais considéré comme une question de conscience personnelle. C'est la présence d'un enfant, plus généralement d'un lien de filiation (même entre adultes), qui fait percevoir désormais une "famille". Comment interpréter ces changements ? Dans ces dernières décennies, les sociologues se sont divisés entre plusieurs options, mais l'hypothèse dominante a été celle d'une "individualisation" et d'une inexorable "désinstitutionalisation" de la famille, témoignant du "passage de la valeur groupe à la valeur individu". Cette hypothèse s'est accompagnée d'une dévalorisation de la notion même "d'institution" par nombre de spécialistes qui y ont vu, à l'instar du sociologue britannique Anthony Giddens, un outil d'oppression du Moi et de "séquestration de l'expérience" de l'individu singulier. N'ayant jamais cru à cette hypothèse, et considérant (après Marcel Mauss et tant d'autres...)  que la notion d'institution est fondamentale à notre vie en société, une vie où la famille humaine (à la différence de la famille animale) est toujours instituée dans un système symbolique de parenté, je me propose dans ma communication de défendre une autre hypothèse : la source profonde des changements familiaux  n'est pas le triomphe de l'individu souverain ou du "sujet roi", mais la dynamique démocratique elle-même, qui  a bouleversé la famille traditionnelle hiérarchique, organisée naguère encore sous le double principe de puissance maritale et de puissance paternelle. L'égalité des sexes (et l'une de ses traductions : l'entrée massive des femmes sur le marché du travail) est la cause principale du changement de la famille.  L'autre est  la perception de l'enfant non plus comme un "humain imparfait" mais comme une "personne en devenir". La famille contemporaine, loin de se "désinstituer", connaît au contraire des métamorphoses majeures de son institution. Ces métamorphoses résolvent à l'évidence des problèmes anciens, mais en même temps elles en soulèvent de nouveaux, qui peuvent accroître de façon drastiques les inégalités sociales. Le vrai problème est  alors  non un supposé avènement de l'individu- roi, mais  bien le succès médiatique d'une "idéologie individualiste" pour qui la seule référence est "I, me, ego, myself". Cette idéologie est assez loin des réalités sociales et familiales, et disqualifie la tâche de dire le droit, d'énoncer une règle du jeu, de faire appel à des notions telles que valeurs, droits et devoirs,  alors même que sont en cours des redéfinitions capitales de l'alliance et de la filiation, qui nous interrogent justement sur notre capacité collective à affirmer notre vivre ensemble, en instituant un lien familial renouvelé, conforme aux valeurs de notre temps, à la fois pluraliste et commun à tous. L’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêt concernant les données diffusées dans cette vidéo ou publiées dans la référence citée. Conférence enregistrée lors du Colloque : Le lien familial à l’aube du XXIème siècle. Ombres et lumière approche pluridisciplinaire à l’Auditorium Paris Centre Marceau Le mercredi 28 mars 2012. Session : La famille : définition, évolution du concept de lien familial. Présidente Edith ARCHAMBAULT (Professeur émérite de sciences économiques à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. Membre du Conseil Scientifique de la Fondation pour le lien social. Modérateur Alice CASAGRANDE, Philosophe, Responsable qualité, gestion des risques et promotion de la bientraitance à la Croix-Rouge française. Réalisation, production : Canal U/3S - CERIMES Mots clés : Croix Rouge, Paris, 2012, lien familial

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Sciences médicales. Médecine (610)

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Intervenants, édition et diffusion

Éditeur(s)

Diffusion

Document(s) annexe(s) - Croix Rouge Paris 2012 – Le lien familial peut-il se passer d’être « institué » ?

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AUTEUR(S)

  • Irène THERY

ÉDITION

Canal U/3S - CERIMES

EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    8766
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:8766
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U
  • Date de publication
    28-03-2012