Ressource pédagogique : Un art secret : les écritures talismaniques de l’Afrique de l’Ouest

cours / présentation - Date de création : 13-04-2013
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Présentation de: Un art secret : les écritures talismaniques de l’Afrique de l’Ouest

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : WOL, Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : enseignement supérieur
Durée d'exécution : 15 minutes 14 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 254.83 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. © 2013 Epelboin, Hamès, Larco & Durand

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

« Un art secret : les écritures talismaniques de l’Afrique de l’Ouest » 2013 Epelboin A., Hamès C., Larco Laurent J. Durand J. L. Catalogue enrichi de l’exposition de l’Institut du monde arabe, 262 p., (7 peintures sur verre, 9 vidéos ethnographiques en ligne, 14 vêtements talismaniques, 99 amulettes, 44 ceintures, 70  manuscrits extraits de ceintures ou d’amulettes carrées, 68 photos sur le terrain), Collections ALEP, C. Hamès, BNF, S.A. Epelboin. http://www.imarabe.org/exposition-ima-9624 Mise en vidéo du catalogue de l'exposition avec une bande sonore extraite de différents films de consultation de devins-guérisseurs et d'informateurs à propos de la fabrication et des usages des amulettes sénégalaises. L'Institut du monde arabe de Paris présente jusque fin aout 2013 une exposition de quelques 225 amulettes et textes talismaniques d’Afrique de l’Ouest, extraits d’une collection de plusieurs milliers d’objets, collectée depuis 30 ans auprès des récupérateurs de Mbebess, la décharge à ordures de Dakar. Une partie des objets présentés sont issus de traditions africaines qui attribuent des vertus à des matières naturelles, (os, plumes, cornes, cuirs, cauris, poudres, bois, écorces, sable, terre, pierres...), des objets du quotidien (cadenas, bouteilles, vêtements, miroirs, tambours...). Leur transformation en amulette, par analogie et accumulation, va transférer leurs vertus originelles à leur nouveau propriétaire. L’autre part des objets relève de traditions islamiques où le texte coranique n'est pas utilisé tel quel, dans son sens religieux habituel, mais soumis à un travail de transformation en un instrument de puissance talismanique. Les procédés utilisés sont largement, mais pas complètement, inspirés de traités classiques de magie venus du monde arabe, sans toujours les recopier servilement, mais au contraire en les recomposant avec une créativité incessante. Sur la question du caractère autorisé ou non des pratiques talismaniques, les docteurs musulmans ont des avis divergents (ikhtilâf). Parmi les différents procédés, environ une vingtaine, nous avons retenu les plus importants, les plus fréquents. Ils sont présentés séparément pour faciliter leur repérage, mais dans la pratique, on les trouve le plus souvent combinés, surtout lorsque la surface graphique s’agrandit. Les objets présentés sont censés guérir et protéger leur propriétaire des maladies, des accidents, des évènements indésirables et assurer leur santé, la neutralisation de leurs ennemis, la réussite de leurs projets, au travail, en amour, dans leurs entreprises. En Afrique de l'Ouest, les guérisseurs recourant aux sciences islamiques possèdent des niveaux de savoir, des statuts et des fonctions très variées, allant du copiste à peine lettré au dirigeant de confrérie islamique. Leur pouvoir est en principe un héritage familial. Mais des élèves, des patients guéris, issus d'autres catégories sociales peuvent acquérir et exercer leurs savoirs. Certains sont des escrocs profitant de l’emprise qu’ils exercent sur leur client à des fins personnelles, et le mot « marabout » prend alors un sens péjoratif. La consultation du marabout débute par une technique de voyance, immédiate ou différée, aboutissant à un décryptage de la situation du client, de ses rapports avec son environnement social humain et non humain. Les rôles d'interdits non respectés, d'ennemis, de sorciers, d'esprits, d'aïeux, de djinns sont identifiés. La consultation se conclut par une prescription d'aumône et une proposition de confection de talisman à écriture, curatif ou préventif. Si le client accepte le diagnostic et le prix fixé, il lui est donné rendez-vous pour la remise du talisman plié, avec des indications précises quant aux règles et aux modes d'emploi, notamment les circonstances où il doit être ôté afin de ne pas le corrompre. Le client, la plupart du temps illettré arabe, ne voit jamais les écritures, exception faite des rares tuniques à écriture apparente. Le coût de la voyance est généralement modeste, celui de la confection du talisman est variable, fonction de la richesse du client : de quelques euros à des sommes faramineuses quand il s'agit de politiciens, de sportifs, de commerçants ou de trafiquants. Les clients principaux sont africains, mais la dispersion des marabouts dans les diasporas africaines et internet leur a permis de se constituer une clientèle internationale. Des instructions très précises sont données à transmettre au cordonnier, sur le mode de portage, le nombre d'objets et de boucles des ceintures, les matières animales ou autres à ajouter. La rémunération du cordonnier varie selon le milieu et la complexité du travail, par exemple le nombre de boucles, d'un à quelques dizaines d'euros. Chaque jour, s’ils sont attentifs, les récupérateurs d’ordure de Mbebess peuvent récolter au moins une centaine d’amulettes, dont une grande part dans un excellent état de conservation. Théoriquement, il n’est pas pensable de jeter une amulette dans l’ordure, à fortiori si elle contient des écrits coraniques. Les amulettes d’un défunt sont censées être réparties entre ses ayant-droits, enterrées ou parfois détruites par le feu ; souvent,  elles sont  portées précieusement, puis oubliées dans un recoin. Une tunique à écritures coûteuse portée pour gagner les élections ou un match est abandonnée, voire jetée après la défaite, ce qui est vrai aussi pour tout autre objectif non réalisé. Une amulette peut être Si une amulette est cassée ou gâtée du fait du contact avec des choses impures ou qu’elle déçoit les attentes de son propriétaire, sur les conseils de proches ou sur les indications formelles d’un marabout, elle peut être immédiatement brûlée, jetée, enterrée ou encore précipitée dans la mer. Mais le plus souvent, elle est désinvestie progressivement. Elle est mise au rebut dans un bagage, un meuble ou un recoin de l’espace privé, laissant le temps, l’eau, les rongeurs et les insectes faire leur œuvre destructrice. Ultérieurement, elle est jetée discrètement dans une décharge « sauvage » ou une benne à ordure éloignées. Ces différentes circonstances de jetage sont à l’origine de la collection et de l’exposition.

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Organisations générales et muséologie (060)
  • Manuscrits et livres rares (090)
  • Phénomènes paranormaux, parapsychologie (130)
  • Ethnopsychologie et psychologie des peuples (155.8)
  • Culture et normes de comportement - Anthropologie sociale et culturelle (306)
  • Pratiques culturelles (306.4)
  • Pratiques religieuses (306.6)
  • Islam (297)
  • Procédés divinatoires (133)

Thème(s)

Document(s) annexe(s) - Un art secret : les écritures talismaniques de l’Afrique de l’Ouest

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EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    12319
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:12319
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U