Ressource pédagogique : Preuves incertaines : échelles, corps et environnements dans les sciences de l’obésité
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Uncertain evidence: scales, bodies and environments in obesity science This paper examines the uncertainties raised by flows operating between the production of evidence and the making of policy in the field of nutrition. Public health initiatives have been launched worldwide in the wake of the 21st century to tackle non-communicable, chronic disease associated with high body mass indexes. Although the causes and means of calculating the rising rates of obesity are contested and uncertain, obesity is often characterised as a disease or epidemic. Given this context of uncertainty concerning how to qualify and circumscribe the “problem,” let alone define its aetiology, developing effective public health responses raises considerable challenges. The paper considers how, as the boundaries of the field of nutrition are stretched to include the environmental (obesogenic) or social determinants of health, the problem of relating scales of knowledge becomes particularly acute. It examines how the notion of evidence-base is re-worked in this specific context. Knowledge about nutrition often hinges on the model of the feedback mechanism, which aims to craft non-proportional relations between ontologically different entities (brain parts, sensorial organs, hormones, gut, neuromarketed goods, etc.), linking phenomena across time and space. As the proliferation of factors associated with dietary health outcomes destabilizes alimentary evidence, policy-making becomes ever more subject to contestation. The movement towards evidence-based interventions in this field is increasingly justified on the basis of claims concerning the efficiency of interventions. This reveals shifts in the kinds of knowledge that are understood to be required to intervene and demonstrates that uncertainty, as it pertains to non-knowledge, is not necessarily a hindrance to action. To examine this, the paper will draw on two related bodies of ethnographic work. The first traces recent changes in the direction scientific and policy interventions to change food behaviours have taken. It considers how, in the field of obesity prevention, knowledge across different scales – from the metabolic, neuroendocrine and affective to the environmental, urban, cognitive or social (all native categories) – are brought into relation in the search for efficient interventions. Analysing the visual representations deployed in these contexts, which graphically represent concentric circles of factors that influence individuals’ (placed in the centre) behaviour, the paper interrogates the scalar dimension of the knowledge that is made and perpetuated in the field of obesity prevention. The second body of ethnographic work that informs the paper draws on research on how scientific knowledge about the sensorial mechanisms of satiety control are understood to be highjacked in the contemporary foodscape. Some are calling for a recognition of “food addiction” and denouncing the practices of BigFood as impairing individual capacities to regulate hunger. This reveals the extent to which eating transects boundaries between the inside and outside of bodies. The scientific study of the feedback mechanisms that regulate appetite provides an interesting vantage point into how the social and the biological are understood to be enmeshed. Work done in this area, and efforts to translate – through standardizing – it into practices of care, reveal the difficulties inherent in making evidence with disparate and at times incommensurable bodies of knowledge. The growing presence in health prevention of a discourse on the limits of cognitive or information-based interventions re-introduces the body in a very specific way. What body is this? As neuromarketing makes its entry into the field of obesity prevention, the body/subject of public health is recast, rendering the sensorial and the unconscious domains of public intervention. Preuves incertaines : échelles, corps et environnements dans les sciences de l’obésité Cette communication examine les incertitudes soulevées dans les feedback opérant entre la production de preuves et l'élaboration de politiques dans le domaine de la nutrition. De nombreuses initiatives ont été initiées à travers le monde pour lutter contre les maladies chroniques associées à des indices de masse corporelle élevés. Bien que les causes et les moyens de calcul des taux croissants d'obésité sont contestés et incertains, l'obésité est souvent caractérisée comme une épidémie. Étant donné le contexte d'incertitude quant à la façon de qualifier et de circonscrire le « problème », et de définir son étiologie, l'élaboration de réponses efficaces de santé publique soulève des défis considérables. Cette communication examine comment les frontières du champ de la nutrition sont élargies pour inclure les environnements obésogènes ou les déterminants sociaux de la santé. Se pose ainsi le problème de comment mettre en rapport différentes échelles de savoirs. Les savoirs en nutrition s'appuient souvent sur des modèles de feedback entre des entités ontologiquement différentes (cerveau, organes sensoriels, hormones, tube digestif, produits agroalimentaires) distribués dans le temps et l'espace. Avec la prolifération de facteurs associés à la santé alimentaire, le régime de preuves sur lequel s'appui la mise en œuvre de politiques publiques est sujet à contestation. L'evidence-based dans ce champ se focalise de plus en plus sur les revendications d'efficacité des interventions. Cela révèle des mutations dans les types de savoirs nécessaires pour intervenir, et montre que l'incertitude, telle qu'elle se rapporte au non-savoir, n'est pas nécessairement un frein à l'action. La communication s'appuie sur deux corpus. Le premier examine la manière avec laquelle des connaissances à différentes échelles - du métabolique, neuroendocrinien et affective à l'environnemental, l’urbanistique, le cognitif ou le social - sont mis en relation dans la recherche d'interventions efficaces. J’analyse les représentations visuelles déployées dans ce contexte, qui représentent graphiquement des cercles concentriques de facteurs qui influencent les comportements individuels (généralement placés au centre). J’interroge la dimension scalaire des connaissances sur la nutrition qui est perpétuée par de telles représentations. Le deuxième corpus s'appuie sur une analyse de travaux scientifiques qui considèrent que les mécanismes sensoriels de contrôle de la satiété sont pris en otage dans le paysage alimentaire contemporain. Certains appellent à une reconnaissance de l’addiction alimentaire et dénonçant les pratiques de BigFood comme portant atteinte aux capacités individuelles de réguler la faim. Cela révèle à quel point manger recoupe les frontières entre l'intérieur et l'extérieur du corps. L'étude scientifique des mécanismes de feedback qui régulent l'appétit fournit un point de vue intéressant sur la manière dont est conceptualisée la relation entre le social et le biologique en nutrition. Les travaux effectués dans ce domaine, et les efforts visant à les traduire - à travers la standardisation - dans les pratiques de soins, révèlent les difficultés inhérentes à la fabrication des preuves à partir d’éléments parfois incommensurables. La présence croissante en matière de prévention de la santé d'un discours sur les limites des interventions axées sur l'information réintroduit le corps d'une manière très spécifique. Quel organisme est-ce? Alors que le neuromarketing fait son entrée dans le domaine de la prévention de l'obésité, le sujet/objet de la santé publique est transformé, et le domaine sensoriel ou l’inconscient deviennent des objets d'intervention publique.
"Domaine(s)" et indice(s) Dewey
- Éducation, enseignement (370)
Thème(s)
Intervenants, édition et diffusion
Éditeur(s)
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Institut Français de l'Éducation
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AUTEUR(S)
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Emilia SANABRIA
ÉDITION
Institut Français de l'Éducation
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Date de publication
11-09-2013