Ressource pédagogique : Gouverner (par) les bactéries: la surveillance épidémiologique comme « dispositif-frontière »

cours / présentation - Date de création : 12-09-2013
Auteur(s) : Nicolas FORTANÉ
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Présentation de: Gouverner (par) les bactéries: la surveillance épidémiologique comme « dispositif-frontière »

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : doctorat
Durée d'exécution : 24 minutes 41 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 68.56 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs.

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

Governing (through) bacteria: epidemiological surveillance as "boundary-device". The case of antimicrobial resistance in veterinary medicine The problem of antimicrobial resistance emerged in the late 1990's. Most of bacteria being zoonotic, it concerns human medicine as well as veterinary medicine. In November 2011, the French ministry of Agriculture implemented a plan for the fight against antimicrobial resistance in veterinary medicine in order to better control the use of antibiotics in livestock production. One of the main measures of this policy is to reinforce the epidemiological surveillance system of bacteria of animal origin : the "Resapath". This presentation aims at studying how this epidemiological surveillance network was created and works, especially how it intends to govern human and animal health through the government of bacteria that may affect it. Which kind of data are product ? By who, which knowledge, which technologies ? Which sociotechnical relationships between all humans and non-humans actors are shaped through this surveillance activity ? Which biopolitics does it imply ?We use the notion of sociotechnical device to analyze the knowledge and technologies that shape the relationships between humans, animals, bacteria and molecules (i.e. antibiotics). However, we’d rather use the term of “boundary-device” (linked to the concept of boundary-object) in order to underline the heterogeneous forms of appropriations and involvements that co-exist in the Resapath. As a boundary-device, it contributes to reshape the relationships of these different humans and non-humans actors and, thus, the way these different kinds of populations are governed.The history of Resapath begins in 1982 when some INRA’s microbiologists created a small network of veterinary laboratories that could help them to collect bacterial stems (that may have a scientific interest). So during fifteen years, the Resapath is rather an academic network for microbiology researches (circulation of stems) than a real epidemiological surveillance system. But in the late 1990’s, the Resapath begins to change through the implementation of several policy measures for the fight against antimicrobial resistance : commitment charter, standardization of surveillance technologies, data codification, etc. Nevertheless, even if the Resapath now have a real function of epidemiological surveillance of resistant bacteria it is still used by academics for microbiological researches and by veterinary practitioners (who participate to the production of data) in a clinical perspective.Ultimately, all actors participate to the definition of their relationships and of their jurisdiction on the problem of antimicrobial resistance. A biopolitics of humans, animals, bacteria and antibiotic molecules is shaped through the knowledge and technologies mobilized in the epidemiological surveillance activity, conceived as a boundary-device. Gouverner (par) les bactéries: la surveillance épidémiologique comme « dispositif-frontière ». Le cas de l’antibiorésistance en médecine vétérinaire Le problème des bactéries résistantes aux antibiotiques a émergé à la fin des années 1990 et concerne aussi bien la santé humaine que la santé animale dans la mesure où une grande partie de ces microbes sont zoonotiques. En novembre 2011, un plan de lutte contre l’antibiorésistance en médecine vétérinaire a été adopté afin de mieux maîtriser l'utilisation des antibiotiques à destination des animaux. L’un des axes majeurs de ce programme d’action publique réside dans le renforcement du dispositif de surveillance épidémiologique des populations bactériennes d’origine animale : le Résapath. Cette communication vise à étudier la création et le fonctionnement de ce réseau d’épidémiosurveillance qui tend à gouverner la santé des hommes et des animaux par le gouvernement des microbes susceptibles de l’affecter. Quels types de données sont produits ? Par qui, quels savoirs et quelles technologies ? Quelles relations sociotechniques entre tous les acteurs du médicament (humains comme non-humains) favorise cette activité de surveillance ? Quelle biopolitique suggère-t-elle ?Nous empruntons aux sciences studies la notion de « dispositif sociotechnique » afin de penser les savoirs et les technologies qui cadrent et cherchent à maîtriser les relations entre populations humaines, animales, bactériennes et moléculaires (i.e. les antibiotiques). Nous proposons cependant de parler de « dispositif-frontière » (renvoyant ainsi à la notion d’ « objet-frontière ») pour exprimer le fait que des formes d’appropriation et d’investissement très hétérogènes coexistent au sein du Résapath, que celles-ci tendent à redéfinir l’économie des relations entre les différents acteurs en présence et que, in fine, l’activité de surveillance épidémiologique contribue au « gouvernement » de ces différentes populations.L’histoire du Résapath commence en 1982 (il portait alors un autre nom) lorsque quelques microbiologistes de l’INRA ont créé un petit réseau de laboratoires vétérinaires départementaux leur permettant de se procurer des souches bactériennes qui pouvaient présenter un intérêt scientifique. Pendant une quinzaine d’année, le dispositif, qui a beau se présenter comme un réseau de surveillance, est surtout utilisé pour la recherche académique en microbiologie (circulation des souches). A partir de 1997, le Résapath se transforme sous l'impulsion d'un premier programme de lutte contre l'antibiorésistance : création d'une charte de fonctionnement, standardisation des techniques de surveillance, codification des données, etc. Néanmoins, si le Résapath remplit désormais une véritable fonction de surveillance épidémiologique des bactéries résistantes, il conserve toujours une finalité de recherche académique et est également utilisé par les vétérinaires praticiens (qui participent à la production des données) dans une perspective clinique.Ainsi, l’ensemble des acteurs qui sont mis en relation au sein de ce dispositif-frontière participent, via leurs investissements différenciés dans les activités de surveillance, à une redéfinition de leurs relations et de leurs juridictions en matière d’utilisation du médicament vétérinaire. A travers les savoirs et les technologies de la surveillance épidémiologique, c’est une véritable biopolitique des populations humaines, animales, bactériennes et moléculaires qui se façonne.

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Éducation, enseignement (370)

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Intervenants, édition et diffusion

Éditeur(s)

Diffusion

Document(s) annexe(s) - Gouverner (par) les bactéries: la surveillance épidémiologique comme « dispositif-frontière »

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AUTEUR(S)

  • Nicolas FORTANÉ

ÉDITION

Institut Français de l'Éducation

EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    14859
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:14859
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U
  • Date de publication
    12-09-2013