Ressource pédagogique : Forum Nîmois - Charles GIDE - VEDRINE - 31 mai 2016

cours / présentation - Date de création : 31-05-2016
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Présentation de: Forum Nîmois - Charles GIDE - VEDRINE - 31 mai 2016

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : enseignement supérieur
Durée d'exécution : 1 heure 20 minutes 17 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 402.07 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs.

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 31 mai 2016, à la maison du protestantisme à Nîmes Hubert VEDRINE, diplomate, homme politique français, Ancien ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Jospin de 1997 à 2002. Monsieur le Ministre, cher Hubert, C’est un grand honneur pour notre Forum de t’accueillir pour la deuxième fois. Tu es pressé par le temps, je ne vais donc pas être long. Nous allons boire tes paroles, ce soir, puis en lisant ton livre, « Le Monde au défi », car ce même Monde nous questionne et nous inquiète. Ceux qui comme moi sont nés dans les années 40-50 s’étaient habitués, dans les années 60/70 au monde bi-polaire, à la guerre dite froide , sans affrontement direct, mais de nombreux éclats de cet antagonisme armé, en Afrique, comme en Amérique latine et en Asie, dans ce Tiers-monde, vis-à-vis duquel nous ressentions tous plus ou moins, une culpabilité. Soit parce que nous en avions été colonisateurs, et venions d’y mener des guerres de décolonisation sanglantes, soit tout simplement parce mes collègues tiers-mondistes nous répétaient, non sans quelque raison, que nous pillions leurs matières premières. C’était l’époque ou François Perroux écrivait l’économie du don, fondement doctrinal de l’aide au Tiers monde, qui devait atteindre au moins 1% de nos PIB. Par parenthèse ce sont souvent les mêmes qui prêchaient en faveur de l’aide à ce Tiers-monde qui prêchent trente ans plus tard pour nous protéger de lui et des conséquences de son développement. Vint ensuite ce que l’on désigne métaphoriquement comme « la chute du mur », c’est-à-dire l’effondrement de l’intérieur de l’URSS, sanction du rêve d’une économie totalement administrée, dans un pays qui, malgré ses énormes ressources minières, n’avait su développer qu’une industrie militaire et spatial puissante , mais s’était avéré incapable de fournir à ses nationaux, ce qui était considéré, à l’ouest, comme un minimum de consommation, en quantité et en variété. Triomphe de facto de l’économie marchande et de l’entreprise. Echec que l’URSS, par la force, avait imposé cinquante ans durant aux quelques 100 millions d’hommes des autres pays de l’Europe centrale et orientale, qui, avant-guerre, ne s’orientait pas du tout vers le Gosplan et l’économie soumise On comprend aujourd’hui la crainte que la Russie de Poutine inspire encore à ces pays. Par parenthèse, les américains et nous aurions dû, face à cet effondrement soviétique, admettre-je le pense toujours- que l’OTAN ne servait plus à rien, puisque l’adversaire qui en fondait la logique n’existait plus. Nous ne le fîmes pas. Pourquoi ? D’abord, sans doute, justement par ce que les pays d’Europe de l’est qui allaient vouloir adhérer à l’Union européenne, voulait surtout, en priorité, bénéficier d’un soi-disant parapluie américain, dont je pense qu’il serait une illusion si le plantigrade russe se remettait en marche. Mais aussi par ce que l’OTAN était, pour les Etats-Unis, un moyen de maintenir une certaine dose d’hégémonie. Toujours est-il que le maintien de cet OTAN-dont notre ami Régis Debray dit qu’il n’a comme légitimité que de permettre à quelques dizaines d’épouses d’officiers supérieurs et généraux de sortir deux ou trois fois par an leurs robes du soir- est devenu un chiffon rouge quand Poutine a succédé à Eltsine et qu’il s’en sert abondamment vis-à-vis de sa population. Merci de nous dire ce que tu en penses ? Toujours est-il qu’après cet effondrement de l’URSS, vint une grande illusion que tu décris d’ailleurs merveilleusement. Celle d’un monde unipolaire, les Etats-Unis censé avoir terrassé l’hydre communiste, semblaient et pensaient avoir vocation à dominer le monde, non seulement sur le plan militaire, politique, économique, mais aussi sur le plan culturel. Ce fut l’époque Fukuyama. Nos valeurs, notre démocratie ne pouvaient pas ne pas désormais s’imposer dans le monde entier. Mauvaise pioche ! Au fur et à mesure que leurs économies de sous développées devenaient émergentes, les pays de l’ancien Tiers Monde, Chine en tête après la vraie révolution culturelle chinoise, celle de Deng Tsiao Ping, prenaient de l’assurance sur d’autres terrains, et allaient régulièrement nous rappeler que d’autres cultures existaient, souvent avant les nôtres, et qu’ils n’acceptaient plus cette prétention culturelle de l’Occident. Une forme sourde, non violente, mais irrésistible de Boko Haram, si tu me permets cette exagération. Difficile à accepter pour nous bien sûr, car tout en disant cela, je reste au fond de moi certain que la Déclaration universelle des droits de l’homme est l’Evangile des temps présents. Bref le monde n’est pas pacifié sous égide américaine, occidentale, ni, comme tu le dis fort bien dans ton article du 8 avril dans le Figaro, sous la régulation d’un marché mondial pur et parfait comme l’on trop longtemps enseigné trop d’économistes. Une tour de Babel après les illusions dis-tu ! Violent, encore très militarisé, volcanique dans ses éruptions brutales et inattendues, chaotique, totalement incertain, crispé à de nombreux égards autour d’idéologies nationalistes dont on a, là encore, rêvé la disparition. Que peut-il résulter de ce chaos, quel chemins la France, je n’ose même plus dire l’Europe, par certains égards, fractale du monde lui-même, peut-elle espérer y emprunter. Eclaires-nous s’il te plait, ce soir, si possible en 30 minutes pour laisser la place aux questions, non seulement de la salle, mais aussi du Lycée Mermoz à Montpellier.

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Relations internationales (327)
  • Politique étrangère et de sécurité de l'Europe (relations extérieures de l'Europe, relations extérieures des pays de l'Union européenne, relations internationales de l'Europe) (327.4)

Thème(s)

Document(s) annexe(s) - Forum Nîmois - Charles GIDE - VEDRINE - 31 mai 2016

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EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    19913
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:19913
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U