Ressource pédagogique : Forum Nîmois - Charles GIDE - RENOUARD - 30 mars 2016
Présentation de: Forum Nîmois - Charles GIDE - RENOUARD - 30 mars 2016
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Description de la ressource pédagogique
Description (résumé)
L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 30 avril 2016, à la maison du protestantisme à Nîmes Cécile RENOUARD Ouvrages « Ethique et entreprise », Editions de l'atelier, poche, 2015 « L'entreprise au défi du climat », écrit avec Frédéric Baule et Xavier Becquey, Editions de l’Atelier, 2015. Ma chère collègue C’est avec une grande joie que j’accueille ce soir, devant notre Forum Charles Gide, une économiste déjà connue dans le domaine pas assez exploré encore de l’éthique et de l’économie. Deux livres, tout récents, aux Editions de l’Atelier, présentés ce soir par la librairie Siloe, en témoignent. Cécile, vous vivez aujourd’hui une vie qu’on appelle « consacrée » puisque vous êtes religieuse, Sœur de l’assomption – je ne confonds plus, depuis votre explication, avec « assomptionniste, mais, par vos études et travaux, vous avez montré votre compétence sur les sujets de ce soir, et vous témoignez de la position de la doctrine chrétienne sur ces sujets Vous avez, en effet obtenu un doctorat de philosophie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Vous avez enseigné la philo dans des Lycées de Bordeaux, puis assuré des cours d’éthique sociale au centre Sèvres et à l’Ecole des Mines de Paris. Vous êtes aujourd’hui directrice de recherche à l’Institut ESSEC, la deuxième école commerciale de France après HEC et avant ESCP, auxquelles, j’en profite pour le dire, car ces trois sont très connues, l’IESEG de Lille et l’Ecole de management de Lyon, si l’on se réfère à la renommée internationale. C’est dire si vous êtes techniquement appréciée sur ces sujets. Je voudrais vous faire part d’une évolution ressentie dans mes propres enseignements. Lorsque j’ai débuté à l’Université de Montpellier 1 en 1973, et plus encore quand j’ai assumé des cours de finance et bourse, ayant la chance de pratiquer, par ailleurs ce que j’enseignais, je disais alors à mes élèves, notamment à propos des dirigeants des grandes entreprises que leur objectif était double : assurer la croissance de l’entreprise, en combinant, selon la fonction mathématique classique de production, de plus en plus de travail, avec le capital nécessaire, mais aussi veiller à une insertion harmonieuse de l’entreprise dans son environnement social. Il n’était pas encore question de souci environnemental. Et, dans la combinaison capital-travail, je précisais qu’un bon dirigeant veillait, en dehors de la croissance de la quantité de travail, à accorder aux salariés, des salaires et avantages de plus en plus élevés. A l’époque, pour fixer les idées, quand j’étais jeune ingénieur de 35 ans à la SEMA, je gagnais 2500 francs par mois et mon patron, pas n’importe qui, Jacques Lesourne, en gagnait 40.000, soit 16 fois plus. Un salaire que je voyais à ma portée dans dix /quinze ans et qui m’incitais à travailler avec ardeur pour ma boite Deux choses ont changé, que j’ai bien été obligé d’intégrer dans mon enseignement. A partir de 1980, et la restauration, au sens historique du mot, du libéralisme total en Grande Bretagne avec Margaret Thatcher, et aux Etats-Unis avec Ronald Reagan, la gestion a profondément changé. Le seul objectif des dirigeants des grandes entreprises est devenu la rentabilité pour l’actionnaire donc les dividendes et le niveau de l’action en bourse. Si l’on affirme se soucier des salariés, toujours dans ces grandes entreprises, ce n’est plus que pour leur potentiel de génération de profits. Du coup, le même manager est, si je puis dire, avec notre collègue Daniel Cohen, passé du côté des actionnaires, desquels ils se sont faites octroyer des revenus obscènes de plusieurs millions d’euro par an, comme encore avant-hier, le PDG de Peugeot, qui, certes, a bien réussi le redressement, en taillant dans les emplois, mais dont absolument rien de justifie qu’il puisse percevoir 5 millions pour 2015. Mon avis sur le haut management du CAC 40, ou du Dow Jones, a désormais tout à fait changé. Aujourd’hui, le jeune ingénieur commence à 2.000/2.500€ mais le dirigeant de sa grande entreprise, en gagne 100.000, soit 40/50 fois plus. Comment voulez-vous créer ainsi un esprit d’entreprise ? Il m’a bien fallu entériner, comme dirait l’autre, ce nouveau paradigme. Toujours sur le plan social, avec la mondialisation, s’est révélé un véritable esclavage capitaliste, chez de nombreux sous-traitants des pays émergents pour le compte de nos grandes entreprises. Il est désormais dénoncé, un peu combattu, mais pas supprimé. Heureusement, une seconde évolution s’est faite jour dans les années 1990/2000, avec l’apparition d’un souci environnemental. Souci à la fois sincère, pour certains dirigeants, surtout de la part des cadres affectés à ce thème, mais qui a aussi comme objectif, dans une époque où les consommateurs et les peuples se soucient de l’environnement, de « verdir son image », de faire du « green washing ». Avec l’apparition de « lanceurs d’alerte » simultanément pour la santé et pour la protection de la nature. Apparu aussi la finance « morale », et environnementale, par exemple du désinvestissement de nombreux fonds, des industries polluantes. C’est de cela, je pense, de ce souci environnemental et éthique que vous allez nous parler ce soir sans doute largement à partir de l’encyclique Laudato Si, pour la sauvegarde de la Maison commune même si vous aviez bien antérieurement choisi ce domaine d’études. Loué sois tu Seigneur pour sœur notre mère, la terre qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe, selon ce qu’en disait François d’Assise. Le citant, le Pape François a ajouté que : « parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités se trouvent notre terre opprimée et dévastée, qui gémit en travail d’enfantement ». Formidable synthèse entre le mal que nous nous faisons entre nous par l’exploitation des plus pauvres et le mal que nous faisons à notre terre mère, notre Gaïa, notre Pacha Mama des indiens du cône sud que François connait bien. Je n’irai évidemment pas plus loin dans la citation. Vous la connaissez infiniment mieux que moi. J’ajouterais juste que nous sommes, comme disent les journalistes en « pleine actu » puisque l’ONU vient de lancer, il y deux jours une grande négociation sur la gouvernance de la haute mer, qui commence déjà à être pillée par les pêcheurs ne trouvant plus assez de poissons en basse profondeur : 10 millions de tonnes sur 90 millions sont déjà prélevés dans les hauts fonds ou, malheureusement, la reproduction est très lente. A vous, ma chère collègue. Rassurez nous sur notre Pacha Mama ! « Pour mon peuple, il n’y a pas un coin de cette terre qui ne soit sacré. Une aiguille de pin qui scintille, un rivage sablonneux, une brume légère au milieu des bois sombres, tout est saint aux yeux et dans la mémoire de ceux de mon peuple » Réponse du Chef Seattle au Président américain en 1854
"Domaine(s)" et indice(s) Dewey
- Éthique (170)
- Ethique des relations sociales (177)
- Politiques spécifiques (338.92)
- Ethique politique, civisme (172)
Thème(s)
Document(s) annexe(s) - Forum Nîmois - Charles GIDE - RENOUARD - 30 mars 2016
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AUTEUR(S)
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Cécile RENOUARD
EN SAVOIR PLUS
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