Ressource pédagogique : Joël Hascoët (docteur en ethnologie et en sciences religieuses, Université de Bretagne Ouest – FORel) "Troménies et tours de reliques, de la Bretagne à la Belgique"

cours / présentation - Date de création : 30-04-2016
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Présentation de: Joël Hascoët (docteur en ethnologie et en sciences religieuses, Université de Bretagne Ouest – FORel) "Troménies et tours de reliques, de la Bretagne à la Belgique"

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : doctorat
Durée d'exécution : 43 minutes 58 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 179.73 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs. (c) CNRS 2016

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

Ostensions limousines, dévotions aux reliques et fait religieux (Moyen-Age – Epoque contemporaine) Colloque international LE DORAT Salle du cinéma / Vendredi 29 et Samedi 30 avril 2016 CONTACT : lesrdvdelachapelle@laposte.net  "Troménies et tours de reliques, de la Bretagne à la Belgique" Joël Hascoët (docteur en ethnologie et en sciences religieuses, Université de Bretagne Ouest – FORel) Si le pèlerinage se différencie de la procession par son éloignement, les circumambulations (processions circulaires) religieuses, troménies, tour de reliques, tour de ville, se caractérisent généralement par le port des reliques du saint patron autour du sanctuaire. Ces rituels existent dans le monde entier – de l’Irlande à l’Inde et au Moyen- Orient, de l’Asie à l’Afrique – et sont attestés et décrits depuis l’Antiquité védique et gréco- romaine jusqu’à nos jours. Nous limiterons cependant notre zone d’investigations aux rituels contemporains dans une zone géographique des troménies bretonnes aux tours de ville belges. La séquence « légende + rituel + territoire » a été notre hypothèse de travail pour appréhender les troménies bretonnes, nous permettant d’en comparer le fonctionnement aux autres processions giratoires françaises et belges. En Bretagne, les vita médiévales des saints fondateurs sont généralement notre plus ancienne source sur l’histoire et le folklore entourant la Vie du saint et parfois sur le rituel lui- même. Landeleau et Locronan offrent des légendes de fondation complexes révélant d’anciennes structures légendaires et cultuelles. La troménie de Gouesnou présente un des récits de fondation les plus complets, cependant elle s’est développée différemment des autres troménies tant dans l’évolution du tracé géographique du parcours que dans la modernisation de la liturgie. La troménie de Plouzané s’est éteinte il y a plus de trente ans suite à l’urbanisation alors que, dans des conditions similaires, celle de Gouesnou s’est étoffée et adaptée. Locquénolé et Plabennec ont relancé leur troménie suite à une période d’arrêt de plusieurs années, mais la société rurale porteuse de la tradition orale et des aspects coutumiers ayant disparu, il faut plutôt évoquer une recréation du rituel plus qu’un redémarrage. La troménie y est devenue le lien plus symbolique que vivant de la mémoire rituelle de la communauté. À l’inverse, les processions giratoires observées en Belgique restent très vivantes, tant démographiquement que par la mise en scène théâtrale de la Vie du saint fondateur. Elles prennent la forme d’une importante procession, rassemblant plusieurs milliers de personnes, tout autour de la cité, quittant parfois les rues pour les parcelles cultivées, les cavaliers pouvant également y participer. Ces tours de ville se concluent généralement par une « procession historique », regroupant de nombreux groupes costumés présentant l’histoire de la cité, la Vie du saint patron, ainsi que les institutions locales. Les tours belges peuvent prendre l’apparence, dans la région de l’Entre-Sambre et Meuse, de marches militaires folkloriques qui seraient, selon la tradition locale, une évolution des cortèges armés médiévaux protégeant la châsse-reliquaire. L’usage immodéré de la poudre noire, pour tirer des salves ou décharges, en l’honneur du saint patron, associé à la consommation non moins excessive de chopes de bière et d’alcool de grains, crée plus d’accidents au sein des marcheurs qu’auprès d’éventuels agresseurs extérieurs qu’ils sont censés repousser. Malgré cette profusion de folklore autour du rituel religieux, les tours belges se révèlent pour certains des aspects comparables à ceux observés en Bretagne, témoignant de logiques anciennes comme à Nivelles et à Soignies pour la protection de terres franches, ou pour une géométrie spatiale complexe comme on peut l’observer à Nivelles et à Renaix. Le territoire français, pour ce que nous avons pu en appréhender dans sa partie Nord, reste plus pauvre en grandes processions giratoires coutumières ; nous avons étudié trois cas, le tour de la Châsse de Larchant, aujourd’hui disparu, la procession de Neuf Lieues de Magnac-Laval dans le Limousin et la marche priante de Saint-Ernier à Ceaucé, dernière réduction d’un ancien tour de près de quarante kilomètres. La procession de Neuf Lieues, malgré un parcours de près de cinquante kilomètres, attire chaque lundi de Pentecôte plusieurs centaines de pèlerins, dévots romains et occasionnels ; cette procession rurale à la géométrie en limaçon de Pascal, rassemble les différentes catégories sociales de la paroisse, suivant le rythme du chant grégorien de l’office monastique de la Pentecôte pour les uns, ou à la simple invocation « Sancte Maximine, Ora pro nobis » criée pour les autres. Au-delà des aspects formels observés, ces rituels multiséculaires portent une histoire locale et globale. La communauté pérambule, sous la direction d’un prêtre, autour du territoire du sanctuaire religieux de la cité, hier comme aujourd’hui, selon les lois du canon religieux et du Code civil. La perception territoriale communautaire doit être mise en regard des idéologies et des récits liés à l’occupation et à la possession territoriale qui parcourent l’humanité dans son processus de sédentarisation. Ainsi, l’ancrage identitaire est souvent illustré par des mythologies mettant en scène la migration du fondateur suivi de l’autochtonie de ses successeurs ; le récit étiologique légitime la communauté dans son espace, lui forgeant son identité. Les légendes de fondation, ou plutôt d’acquisition territoriale au profit d’un saint sur un seigneur local, mettent en scène la ruse et la force supérieure du héros, légitimant par là les forces divines dont il se revendique. Au-delà du processus de territorialisation, le rituel processionnaire s’inscrit également dans une logique calendaire, se concentrant sur la période Ascension-Pentecôte voire à d’autres dates de la saison claire, cependant le plus souvent extérieures à la fête du saint.  Partenaires scientifiques : Laboratoire d’Etudes sur les Monothéismes (LEM-CNRS) Centre de Recherches Interdisciplinaire en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie (CRIHAM, UNIVERSITE DE LIMOGES) Institut Supérieur d’Etudes des Religions et de la Laïcité (ISERL, UNIVERSITE DE LYON) Partenaires financiers LEM, CRIHAM, ISERL Association « Les rendez-vous de la chapelle » Conseil régional ALPC Organisation : association « Les rendez-vous de la chapelle » 

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Religion (200)
  • France (944)

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