Ressource pédagogique : Croix Rouge Paris 2012 – Les liens Familiaux face à la montée des incertitudes.

cours / présentation - Date de création : 28-03-2012
Auteur(s) : Claude MARTIN
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Présentation de: Croix Rouge Paris 2012 – Les liens Familiaux face à la montée des incertitudes.

Informations pratiques sur cette ressource

Langue du document : Français
Type pédagogique : cours / présentation
Niveau : formation continue, enseignement supérieur, enseignement supérieur
Durée d'exécution : 23 minutes 3 secondes
Contenu : image en mouvement
Document : video/mp4
Taille : 92.95 Mo
Droits d'auteur : libre de droits, gratuit
Droits réservés à l'éditeur et aux auteurs.

Description de la ressource pédagogique

Description (résumé)

Titre : Croix Rouge Paris 2012 – Les liens Familiaux face à la montée des incertitudes. Intervenant : Claude MARTIN, (Sociologue, Directeur de recherche au CNRS, Directeur du Centre de Recherche sur l'Action Politique en Europe (CRAPE}, Titulaire de la chaire « Lien Social et Santé » à l'Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique. Résumé : Quelles sont les interactions entre transformations du travail et transformations de la famille et leurs effets réciproques ? Comment repérer dans les transformations de ces deux sphères fondamentales, celle qui participe le plus à modeler et remodeler l’autre ? Et à cette question, il nous semble possible de répondre que les mutations de la sphère du travail et de l’emploi impactent davantage sur la sphère familiale, que l’inverse, même s’il est difficile de mesurer l’ampleur précise de ces effets, tant ils sont combinés dans un processus social plus large, qui a sans doute à voir avec « le procès de civilisation » que décrit Norbert Elias sur la longue durée [Elias, 1975]. Les grandes transformations du travail et de l’emploi, qui vont de l’après-guerre à aujourd’hui, représentent selon nous la variable indépendante à l’aune de laquelle nous pouvons appréhender beaucoup d’autres institutions, dont la famille ou les rapports de genre. Pour en prendre la mesure, il faut sans doute mettre à plat les systèmes de contraintes dans lesquels se tricotent et se détricotent les liens familiaux, au centre desquels on trouve l’accès à l’emploi, à l’autonomie et aux ressources qu’il fournit, le positionnement sur le marché du travail, les conditions et les horaires de travail, l’accès à des services publics pour prendre en charge les êtres dépendants du réseau familial, enfants et personnes âgées, malades et vulnérables. Vues sous cet angle, les familles et les trajectoires de ses membres, mais surtout les relations familiales comme relations entre les genres et entre les générations, apparaissent comme un terrain d’observation, un territoire empirique qui permet, comme en miroir, de refléter des transformations plus globales auxquelles sont soumis les individus. Une telle manière de poser le problème rejoint clairement les pistes esquissées par Norbert Elias à la fin de sa vie, lorsqu’il écrit : « Les relations familiales sont souvent présentées comme le fondement de toutes les relations sociales de l’être humain. Mais c’est une erreur. La structure familiale, c’est-à-dire la forme socialement établie de relation entre l’homme, la femme et l’enfant, évolue en corrélation avec – et correspond à – la société plus vaste dont elle fait partie. » [Elias, 2010, p. 107]. Sans les supports des droits, de l’État social et des services publics, les individus conçus comme des adultes travailleurs restent des « individus par défaut » - pour reprendre les termes de Robert Castel [2009] -, renvoyés à leurs propres échecs et confrontés à une mission impossible. C’est manifestement le cas pour nombre de travailleurs précarisés, soucieux d’un lendemain incertain, comme ces mères seules en sous-emploi, recevant des salaires insuffisants pour dépasser le seuil de pauvreté, tout en exerçant des métiers avec des horaires à temps partiel, fragmentés, incompatibles avec la prise en charge d’un jeune enfant et à qui l’on reproche les incapacités éducatives, voire l’irresponsabilité parentale. Mais c’est aussi le cas pour nombre de travailleurs et de travailleuses seniors qui, à l’approche de la soixantaine, s’accrochent à leur emploi malgré le temps qu’ils doivent mobiliser pour s’occuper d’un parent âgé ayant perdu son autonomie, au risque de sacrifier tout : le temps pour soi, la sociabilité, les liens conjugaux, familiaux et amicaux, etc., mais que l’on soupçonne d’être disposés à abandonner leurs parents âgées en période de canicule. En fait, le travail n’est pas seulement pour eux une ressource dont ils ne peuvent se passer, c’est aussi un moyen d’avoir des contacts, une reconnaissance, en somme, d’être intégré et d’éviter d’être absorbé totalement par la demande de soutien et de soin, des « sacrifiés pour autrui ». Et l’on pourrait étendre ce diagnostic bien au-delà de ces figures exemplaires en évoquant la dépendance de certains jeunes à leurs parents faute d’accès au « grand intégrateur » qu’est le travail. Les liens familiaux sont profondément dépendants de l’état de la situation du marché du travail et de l’étendue des protections sociales. Nombre de travailleurs précarisés ne peuvent faire face à ces missions ordinaires de la vie familiale contemporaine sans les soutiens et les interventions de l’État social. Pire, en refusant d’assurer ce répit à des « travailleurs sous pression », la société peut même se priver de l’énergie qu’ils déploient pour s’occuper de leurs proches en épuisant cette ressource cruciale et non substituable pour faire face aux besoins sociaux. Sans cette citoyenneté sociale, sans ce soutien de l’État et des services publics, ils et elles ne peuvent être des citoyen(ne)s à part entière et il ne sert strictement à rien de les renvoyer à leurs responsabilités individuelles, ni de les enfermer dans la mission d’être le seul soutien de leurs proches, faute d’avoir accepté de penser l’intrication complexe entre leur condition individuelle et l’état de notre condition collective. L’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêt concernant les données diffusées dans cette vidéo ou publiées dans la référence citée. Conférence enregistrée lors du Colloque : Le lien familial à l’aube du XXIème siècle. Ombres et lumière approche pluridisciplinaire à l’Auditorium Paris Centre Marceau Le mercredi 28 mars 2012. Session : Le lien familial à l'épreuve des mutations sociétales et des situations individuelles et familiales de vulnérabilité Président : Bertrand SAINT-SERNIN, Agrégé et Docteur en philosophie, Membre de L’Académie des Sciences Morales et Politiques, Membre du Conseil d'Administration de la Fondation pour le lien social. Modérateur : Danièle SOMMELET, Professeur émérite de pédiatrie à L’Université Nancy 1, Présidente du Conseil Scientifique de la Fondation pour le lien social. Réalisation, production : Canal U/3S - CERIMES Mots clés : Croix Rouge, Paris, 2012, lien familial

"Domaine(s)" et indice(s) Dewey

  • Sciences médicales. Médecine (610)

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Intervenants, édition et diffusion

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Document(s) annexe(s) - Croix Rouge Paris 2012 – Les liens Familiaux face à la montée des incertitudes.

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AUTEUR(S)

  • Claude MARTIN

ÉDITION

Canal U/3S - CERIMES

EN SAVOIR PLUS

  • Identifiant de la fiche
    8774
  • Identifiant
    oai:canal-u.fr:8774
  • Schéma de la métadonnée
  • Entrepôt d'origine
    Canal-U
  • Date de publication
    28-03-2012